Le Poids du Monde
Editeur : SONATINE
Collection : Quai Voltaire
Pages : 310
Prix : 21€
Synopsis :
Après avoir quitté l’armée et l’horreur des champs de bataille du Moyen-Orient, Thad Broom revient dans son village natal des Appalaches. N’ayant nulle part où aller, il s’installe dans sa vieille caravane près de la maison de sa mère, April, qui lutte elle aussi contre de vieux démons. Là, il renoue avec son meilleur ami, Aiden McCall. Après la mort accidentelle de leur dealer, Thad et Aiden se retrouvent soudain avec une quantité de drogue et d’argent inespérée. Cadeau de Dieu ou du diable ?
Après Là où les lumières se perdent (Sonatine Éditions, 2016), unanimement salué par la critique, David Joy nous livre un nouveau portrait saisissant et désenchanté de la région des Appalaches, d’un réalisme glaçant. Un pays bien loin du rêve américain, où il est devenu presque impossible d’échapper à son passé ou à son destin. Plus encore qu’un magnifique « rural noir », c’est une véritable tragédie moderne, signée par l’un des plus grands écrivains de sa génération.
Après Là où les lumières se perdent (Sonatine Éditions, 2016), unanimement salué par la critique, David Joy nous livre un nouveau portrait saisissant et désenchanté de la région des Appalaches, d’un réalisme glaçant. Un pays bien loin du rêve américain, où il est devenu presque impossible d’échapper à son passé ou à son destin. Plus encore qu’un magnifique « rural noir », c’est une véritable tragédie moderne, signée par l’un des plus grands écrivains de sa génération.
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Mon Avis :
Voici donc grâce à Léa et son magnifique Picabo River Book Club ma première incursion dans l'univers de David JOY. Et clairement (contrairement à ce que pourrait laisser croire sn nom de famille), l'auteur n'y va pas avec le dos de la cuillère quand il s'agit de noirceur, de désespoir et de violence.
"Il y avait dans ce monde une cruauté qui occultait toute la lumière, une noirceur à laquelle on ne pouvait répondre que par la noirceur. "
Le voilà le fameux "Poids du Monde" du titre. Aiden et Thad subissent de pleins fouets les répercussions d'évènements sur lesquels ils n'ont aucune prise, d'évènements qui malgré eux les ont conditionnés à cette vie difficile dans cette Amérique précaire des Appalaches où drogues, sexe, chômage et violence se côtoient.
Le jour où, suite à un accident, leur dealer meurt devant eux en laissant une grosse somme en liquide et un gros paquet de "marchandise", nos deux héros vont voir ceci comme une opportunité d'amorcer une nouvelle vie. Grosse erreur.
Suite à ce choix, leurs vies ne seront que plus compliquées et surtout sans autre issue que celle de la violence.
David JOY |
Le prologue de ce roman nous met directement dans l'ambiance : violence gratuite et désenchantement.
L'auteur possède une plume qui colle parfaitement à l'atmosphère de son texte : acérée, crue, nette et claire.
Tout au long de ma lecture, je me suis dit que cette histoire est faite pour être adaptée au cinéma par Quentin Tarantino : nous sommes tout à fait dans cette ambiance à la "Pulp Fiction" ou "Kill Bill". Mais le plus de ce roman, c'est l'angle sociologique que David JOY choisit d'explorer en situant son histoire dans une partie de l'Amérique un peu laissée pour compte où chacun ne peut compter que sur soi et où les possibilités de s'en sortir ne sont que très minces. Ajouter à cela, le traumatisme que la guerre en Afghanistan peut causer sur un jeune soldat réformé après sa blessure et vous aurez un cocktail détonnant où les souffrances psychologiques finissent par conduire un homme au pire.
Il faut être prêt à lire ce roman. Averti aussi peut-être de cette violence omniprésente. Mais il est clair pour moi que David JOY est une plume à suivre qui risque encore de surprendre.
15/20
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